L’audition de Assane Diouf a démarré hier, à la Brigade des affaires générales (Bag), un démembrement de la Division des investigations criminelles (Dic), logé au Palais de justice de Dakar. D‘ores et déjà, pour «non respect» du Règlement 5 de l’article 5 de l’Union économique monétaire ouest-africaine (Uemoa), qui stipule que l’avocat peut assister son client dès son interpellation, Me El Hadji Diouf demande l’annulation de la procédure.

Après de longues semaines de tractations et la multiplication d’infos contradictoires, l’affaire Assane Diouf est entrée dans son volet judiciaire. Et les enquêteurs n’ont pas perdu du temps pour démarrer l’audition de Assane Diouf, arrivé hier tard dans la nuit à Dakar en provenance des Etats-Unis en compagnie d’autres compatriotes, qui étaient en situation irrégulière. Il a été auditionné par les éléments de la Brigade des affaires générales (Bag), un démembrement de la Division des investigations criminelles (Dic), logé au Palais de justice de Dakar, où il est en garde en vue.
Dans cette affaire, un Diouf en cache un autre. Me El Hadji Diouf, avocat de Assane Diouf, réclame d’ores et déjà l’annulation de la procédure. Face à la presse, à sa sortie après sa visite rendue à son client, Me El Hadji Diouf a estimé que dès le départ, il y a eu «violation des droits de son client». Parce que, dit-il, les dispositions du Règlement 5 de l’article 5 de l’Union économique monétaire ouest africaine (Uemoa), qui stipule que l’avocat peut assister son client dès son interpellation, n’ont pas été respectées par les enquêteurs. «Plus grave, alors qu’on doit attendre son avocat pour démarrer l’audition, ils ont dit niet. Ils ont entendu mon client», tonne le tonitruant avocat.
Aujourd’hui, Me Diouf dit à qui veut l’entendre que «les réponses sont nulles, les questions sont nulles, donc la procédure est nulle. Maintenant, on doit libérer Assane (Diouf). Parce que tout est nul. Dès que l’avocat est absent, on viole la loi». Interpellé sur la fin ou non de l’audition par ricochet le bouclage de l’enquête, sa réponse a été sèche. Il dit : «Je ne peux rien dire relativement aux auditions. Parce que mon client, il est séquestré, il est kidnappé, il est enlevé.» Après avoir fustigé le «refus» de la police à accéder au procès-verbal de l’audition, l’avocat a révélé la conversation qu’il a eue avec son client. «J’ai vu mon client Assane Diouf enfin. Hier, on a été à l’aéroport pour l’accueillir mais on l’avait kidnappé, enlevé, séquestré pour l’amener vers une destination inconnue. On l’a menotté m’a-t-il dit. Et on a enlevé même ses chaussures pour l’amener après au Commissariat du Plateau», commente la robe noire.
D’après le conseiller de l’insulteur des plus hautes autorités du pays sur le net, il a été entendu sur les délits d’injures et de terrorisme : «Sur les injures, il a dit : «Moi, aux Etats-Unis, insulter le Président n’est pas un délit et j’étais aux Etats-Unis. Je n’étais pas sur le territoire sénégalais. J’étais justiciable des tribunaux américains.».» Par rapport au délit présumé de terrorisme qu’on lui aurait reproché, Me El Hadji Diouf tranche net : «Les gens ont voulu se venger en parlant de terrorisme pensant que le Fbi va l’arrêter.» Et d’ajouter : «Il m’a aussi dit que les américains étaient avec lui et tenez au respect de ses droits. C’est pourquoi jusqu’à la salle de retrait des bagages, parce que les Américains étaient présents, il n’a pas été menotté, il n’a pas été arrêté.» Mais désormais, dira l’avocat, «je lui ai donné des instructions pour qu’il ne réponde plus, en l’absence de son avocat, aux questions des policiers».
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