Quand un pays ne connait pas d’année scolaire stable, il est évident que le niveau de ses élèves ne sera pas relevé. L’étude Jangando 2016 de Lartes vient de montrer la situation alarmante de l’école sénégalaise. Il recommande, entre autres solutions, de «structurer les enseignements en vue d’installer un socle minimal de compétences».

C’est une situation alarmante confirmée par une enquête : le baromètre Jangando 2016 publié hier par Lartes a montré que le niveau des élèves ne cesse de se dégrader. Ainsi sur un échantillon de plus de 16 mille enfants âgés de 9 à 16 ans, «testés en français enregistrent des taux de réussite de 20% en lecture, de 26% en mathématiques et de 25% en culture générale contre respectivement 4%, 3% et 14% chez les enfants évalués en langue arabe. Il faut signaler que 24% des enfants évalués ont choisi l’arabe comme langue de test». L’étude montre que ce sont les élèves issus des zones rurales, qui sont d’avantage en difficulté. Les enfants résidant en milieu rural présentent les plus faibles performances quelle que soit la discipline. «Leurs performances s’élèvent à 11% en lecture, à 14% en mathématiques et à 14% en culture générale. Toutefois, les écarts de performances entre les enfants des zones urbaines et ceux des zones rurales sont plus prononcés en culture générale que dans les deux autres disciplines», lit-on dans le rapport. Ainsi c’est tout naturellement que les régions de Dakar, de Ziguinchor et de Thiès se démarquent favorablement des autres dans les trois domaines de l’évaluation. «Les taux de réussite les plus élevés sont observés dans la capitale avec 28% en lecture, 34% en mathématiques et 38% en culture générale ; vient ensuite la région de Ziguinchor qui occupe la deuxième place en lecture (22%) et en culture générale (25%), Thiès est second au classement en mathématiques avec 27%. Toutefois, il apparaît que dans de nombreuses régions telles que Kaffrine, Matam, Diourbel et Kolda les performances des enfants restent relativement faibles», note le rapport. En ce qui concerne le genre dans la performance scolaire, il n’y a pas de réelle différence. «En lecture, 17% des garçons sont performants contre 19% chez les filles. En mathématiques, garçons et filles réalisent le même taux de réussite (22%). En culture générale, les performances au sein de ces deux groupes d’enfants tournent autour de 23%», souligne le rapport. Conscient «qu’il reste des efforts à faire» le directeur de cabinet du ministre de l’Education, Joseph Pierre Ndiaye a assuré que «ces résultats seront combinés avec les données internes pour une lecture plus approfondie du secteur.»
Bien sûr, l’éducation traverse des crises répétitives. Depuis 2001, le Sénégal n’a pas connu d’année scolaire stable. Cela a tout naturellement impacté le niveau des apprenants. Ainsi, le pays devra, pour améliorer la performance globale des élèves âgés de 9 à 16 ans, «structurer ses enseignements en vue d’installer un socle minimal de compétences». Cela passe par «rendre les mathématiques plus accessibles en adaptant les modes d’enseignements à nos réalités et promouvoir les offres alternatives. La promotion de l’utilisation des langues du milieu ;  la correction à la faible performance en langue arabe et responsabiliser les parents dans la vie de l’école». Ce sont  les principales recommandations de l’étude Jangando 2016. Ce dernier dont l’objectif est de constituer un dispositif de référence en ce qui concerne l’évaluation des différentes formes d’apprentissage, dresse un tableau de l’apprentissage au Sénégal.
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