La Délégation à l’entreprenariat rapide des femmes et des jeunes (Der/Fj) est sur les rails. Dès le mois d’avril, la structure va mettre à la disposition des jeunes de 20 à 40 ans et des femmes de tous âges, 30 milliards de francs Cfa par an destinés à financer des projets individuels ou collectifs sur toute l’étendue du territoire. L’objectif étant de financer les projets au bout d’un processus de trois semaines.

Dès le mois d’avril prochain, la Délégation à l’entreprenariat rapide des femmes et des jeunes (Der/Fj) va commencer à financer les jeunes de 20 à 40 ans et les femmes de tous âges. En conférence de presse hier, le Délégué général, Pape Amadou Sarr, a indiqué que le défi majeur de cette nouvelle structure créée en fin d’année dernière, est «d’accompagner les projets des femmes et des jeunes sur toute l’étendue du territoire et dans la transparence la plus absolue». Dans les chiffres brandis par M. Sarr, il ressort que le Sénégal est un pays d’entreprenants avec 59,9% de la population qui sont des entrepreneurs individuels. Mais ces entrepreneurs se heurtent à des difficultés d’accès aux financements, d’accès à la commande publique ou à une forte pression fiscale. Par sa structure particulière caractérisée par un fonctionnement «souple et autonome», la Der/Fj entend garantir «une meilleure inclusion de ces entrepreneurs».  «Notre défi majeur sera de répondre avec célérité aux besoins de financement et d’encadrement technique de ces entrepreneurs», souligne M. Sarr.
De façon pratique, M. Sarr explique que les dossiers de de­man­de de financement seront reçus en ligne, les paiements également se feront par des moyens électroniques, mais avec comme objectif de renforcer l’inclusion financière en amenant chaque bénéficiaire à être titulaire d’un compte bancaire. Pour assurer la rapidité du traitement qui est un des credo de la Der/Fj, M. Sarr indique qu’une équipe d’ingénieurs projets, de banquiers et de spécialistes a été mobilisée pour garantir des procédures souples. «Nous avons dématérialisé toutes les procédures. Tous les projets vont être pré-enregistrés et les dossiers seront traités automatiquement jusqu’à 500 000 francs. Pour ces dossiers-là, il n’y aura pas beaucoup d’interventions humaines. Pour les projets nécessitant des montants plus élevés, des équipes de techniciens, d’analystes financiers et de banquiers, vont étudier les dossiers dans un délai de deux semaines. L’objectif, c’est de payer en 3 semaines maximum», explique le Délégué général.
Au total, quatre systèmes de financement sont proposés. Le premier étant l’appui à l’entreprenariat avec des financements de 100 à 500 000 francs Cfa. «Les financements de type cluster par métier sont un appui destiné à financer la création, l’extension et le regroupement de corps de métiers ou d’activités pouvant être structurés en chaines de valeurs que ça soit l’artisanat, l’élevage, la pêche etc. Ensuite, on a les financements de type incubateur pour des jeunes ou des structures regroupés avec plusieurs programmes et nous allons leur apporter du matériel et de la technologie. Enfin, le financement de l’entreprise vient en appui aux meilleurs projets validés par nos partenaires de l’Agence nationale pour l’emploi des jeunes (Anpej) ou l’Agence de développement des petites et moyennes entreprises (Adpme)», explique M. Sarr.

Des prêts et non des dons
Les financements de la Der/Fj ne sont pas des dons, mais bel et bien des prêts. Selon M. Sarr, ces prêts devront être remboursés dans les délais. «On a une cellule juridique et en charge du contentieux qui va travailler avec les institutions financières par lesquelles passent les financements pour pouvoir recouvrer les ressources. Beau­coup de personnes pensent que ce sont des ressources publiques, donc il ne faut pas rembourser. Non ! Les gens vont nous rembourser et nous nous assurerons qu’ils vont nous rembourser», promet M. Sarr. Pour mieux s’en assurer, la Der/Fj ne libérera les financements que par tranche et le contrôle sur le terrain sera effectué par des agents à chaque étape du décaissement.
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