Le prévenu, Eric Ramdas Nzobadila Malonga alias Empire Nguesso, de nationalité congolaise, risque une peine de 3 ans de prison ferme pour le délit d’escroquerie. Il a grugé de plus de 12 millions de francs Cfa des étudiants à qui il avait promis des bourses d’études et des visas pour le Canada, les Etats-Unis, la Norvège. Le juge des flagrants délits du Tribunal de grande instance de Dakar a mis l’affaire en délibéré à jeudi.

Il y a des gens adeptes du gain facile. Pour parvenir à leurs fins, alors ils mettent en place des schémas pour gruger d’honnêtes citoyens. Le nommé Eric Ramdas Nzobadila Malonga alias Empire Nguesso est de cette race. Il a plusieurs identités, selon les plaignants. Face à certains d’entre ces derniers, il se présente sous le nom de Eric, devant d’autres, il se fait passer pour le fils du président de la République du Congo, Denis Sassou Nguesso.
Selon la partie civile, il a aussi fait croire qu’il dispose d’une agence de location de voitures, une agence de mannequinat et qu’il est actionnaire pétrolier. Le jeune homme de nationalité congolaise a été attrait hier, à la barre par une dizaine de victimes pour le délit d’escroquerie. En effet, c’est le même modus operandi que le prévenu a utilisé pour escroquer les parties civiles. Le prévenu a ouvert une agence qui, dit-il, s’active dans l’obtention de bourse d’études au Canada, en Norvège, aux Etats-Unis et l’obtention de visa.
Pour gagner davantage la confiance des gens, Eric a signifié à ses clients qu’il travaille avec une Ong qui dispose d’un programme qui octroie des bourses à des personnes handicapées. Et par des publications via les réseaux sociaux et avec la collaboration d’intermédiaires, plusieurs étudiants n’ont pas hésité à solliciter les services de Eric.
Pour les démarches, des montants variant entre 500 mille francs Cfa et 4 millions de francs Cfa, soit un total de plus de 12 millions de francs Cfa ont été versés par les clients. Les plaintes cumulées au niveau de la gendarmerie de Ngor ont permis aux hommes en bleu de mettre la main sur l’«escroc». Devant les gendarmes, qui ont saisis chez lui 26 passeports, le prévenu avait pris l’engagement de rembourser les victimes dans un délai de 15 jours qu’il n’a pas pu respecter.
Devant le juge des flagrants délits du Tribunal de grande instance de Dakar, le mis en cause n’a pas nié les faits. Me Ousseynou Ngom de la partie civile a commencé sa plaidoirie par une prière à l’endroit de l’assistance. Il sollicite : «Ne croisez jamais le chemin de Eric Ramdas Nzobadila Malonga. Sinon, vous n’aurez que vos yeux pour pleurer. Parce qu’il est d’une dangerosité machiavélique.» Partout où il est passé, dit-il, Cape town en Afrique du Sud, au Congo, il a laissé des traces. Pour la robe noire, «les faits en l’espèce sont avérés. Ce sont des faits qui ont lourdement troublé l’ordre public. Ce sont des faits très graves. Il a escroqué plus d’une trentaine de personnes et les faits sont d’une constance limpide.»
Pour le procureur, l’homme présenté à la barre est «un escroc classique». Dans son réquisitoire, le maître des poursuites a demandé au Tribunal de le «mettre hors état de nuire». Pour l’avocat de la société, la «qualification d’escroquerie ne souffre d’aucune ambiguïté». Après avoir annoncé que demain d’autres plaintes suivront, le représentant du ministère public a requis la peine de 3 ans ferme contre le prévenu.
«On a une cause très difficile à défendre», reconnaît l’avocat de la défense dès le début de sa prise de parole. Tout de même, l’avocat a assuré le droit de défense que la loi accorde au prévu. Il a d’abord pointé du doigt l’Etat qui est, selon lui, le responsable à la prolifération d’agences dans la ville. Il se demande : «Où est l’Etat dans tout ça ? On ne contrôle rien. On veut utiliser Eric comme l’agneau du sacrifice.» Et d’ajouter : «Il est de votre devoir de comprendre qu’il y a des failles dans ce système-là. Et il est de votre devoir d’aider ce jeune à se repentir et à revenir à la société.»
Eric Ramdas Nzobadila Malonga alias Empire Nguesso sera fixé sur son sort jeudi prochain.
msakine@lequotidien.sn