Invité du Forum de l’Anps, le président de la Fédération sénégalaise d’athlétisme, Sara Oualy, soutient n’avoir reçu aucune subvention de l’Etat depuis deux ans. Une situation qui complique davantage le développement d’une discipline qui souffre d’un véritable manque de moyens.

Le président de la Fédération sénégalaise d’athlétisme, Sara Oualy, a fait part des difficultés que rencontre la discipline pour mener à bien sa politique à la tête de l’instance fédérale. Sans aucune subvention de l’Etat, le patron de l’athlétisme sénégalais, invité samedi du forum WhatsApp de l’Association nationale de la presse sportive (Anps), estime qu’il est difficile, voire impossible de réaliser des performances dans de pareilles circonstances. «Depuis deux ans, l’athlétisme n’a reçu aucune subvention de l’Etat. Il y a 10 ans, nous bénéficions des Fonds de relance d’un montant de 120 millions Cfa. Ces fonds-là ont disparu», se désole Sara Oualy.
Pis encore, souligne-t-il, «actuellement, l’Etat a érigé des stades un peu partout dans le Sénégal sans équipements. Et ces stades sont partagés entre le football, l’athlétisme et les autres disciplines. Donc, ce qu’on attend de l’Etat, c’est une aide beaucoup plus consistante».
A l’inverse des autres disciplines comme le football ou encore le basket, souligne-t-il, «l’athlétisme ne génère pas de profits. Ce n’est pas comme le football ou le basket qui peuvent vendre leurs produits sur le marché. Partout dans le monde, l’athlétisme est soutenu par les pouvoirs publics».

«Bourses de formation aux athlètes, équiper les stades régionaux, indemnités aux entraîneurs…»
Cependant, la discipline reste une belle passerelle pour être exporter à travers la planète. Prenant exemple sur la Jamaïque, le président de la Fédé exhorte l’Etat à miser davantage sur la discipline. «Si l’athlétisme ne produit pas de retombées sur le plan économique, elle peut procurer à l’Etat une certaine représentativité sur le plan international. Aujourd’hui, la Jamaïque est sortie de l’anonymat grâce à l’athlétisme. Donc, il appartient à l’Etat de soutenir certaines disciplines comme l’athlétisme», souligne-t-il.
Sur ce chapitre, le président de la Fédé, élu en janvier 2018, exhorte la tutelle à octroyer des «bourses de formation aux athlètes, équiper les stades régionaux, des indemnités aux entraîneurs qui ne sont pas payés, à l’exception de ceux d’éducation physique. Aucun club ne paie ses entraîneurs. Ce sont des gens qui sont dans le bénévolat et cela pose problème».

Un stade de 5 000 places à Diamniadio
Si les moyens manquent, l’instance fédérale se réjouit de la construction d’un stade de 5 000 places dans l’annexe du stade olympique de Diamniadio. «Au début, ce n’était pas prévu de construire un stade annexe. On a pu tirer les ficelles pour avoir un stade de 5 000 places», se félicite M. Oualy. Un stade qui, en plus de Iba Mar Diop et de Léopold Sédar Senghor, devrait permettre à l’instance fédérale de dérouler son programme en direction des Jeux olympiques de la jeunesse que le Sénégal aura l’honneur d’abriter en 2022. A cela, il faut ajouter l’appui de partenaires comme Eiffage, l’Iaaf qui, de l’avis du président de la Fédé, «aident beaucoup la discipline. A travers le Marathon de Dakar et ses maigres moyens, nous essayons tant bien que mal à faire fonctionner la structure».