La mise en place d’une Commission cellulaire indépendante et un engagement solennel de Macky Sall à appliquer les conclusions des concertations conditionnent la participation de l’opposition au dialogue national du 28 mai prochain.

Le Front de résistance nationale (Frn) pose des conditions pour sa participation au dialogue national du 28 mai prochain. Cette plateforme, qui regroupe l’essentiel des partis de l’opposition, a décidé hier dans un communiqué de «suspendre» sa présence à ces concertations en attendant que ses doléances soient prises en compte. Lesquelles doléances sont mentionnées dans une correspondance adressée au ministre de l’Intérieur le mardi 14 mai 2019. «Le Frn continue de considérer le Code consensuel de 92 comme la référence majeure, et propose à cet égard la reconduction de la mise en place d’une Commission cellulaire indépendante pour diriger les travaux, à l’instar de celle que dirigea le président Kéba Mbaye, et dont les membres seront choisis d’un commun accord», a écrit Moctar Sourang, coordonnateur dudit front.
Ensuite, l’opposition attend du président de la République un «engagement solennel quant à sa volonté d’appliquer les conclusions qui sortiront de ce dialogue national, comme ce fut le cas pendant plus de deux décennies». Cet engagement, a ajouté le Frn, «devra porter sur les règles d’adoption et de mise en œuvre des dites conclusions qui seront partie intégrante des Tdr». En attendant la réponse de Aly Ngouille Ndiaye, le Frn «réaffirme solennellement sa disposition pleine et entière» à participer au dialogue national en vue de «restaurer la démocratie sénégalaise». Il faut noter que le Grand Parti, une composante intégrante du Frn, a, à l’issue de la rencontre de son Secrétariat exécutif national (Sen) d’hier, demandé aussi «la mise en place d’une Commission cellulaire indépendante et équidistante des formations politiques afin de donner les meilleurs gages de succès de ces concertations avec la participation de la Société civile».
Il faut toutefois constater que le Président Macky Sall n’est pas toujours diligent pour donner une suite positive aux doléances de l’opposition. En décembre 2017, l’Initiative pour des élections démocratiques (Ied), ancêtre du Frn, avait saisi le chef de l’Etat à travers une correspondance. Les points tournaient autour de la nomination d’un ministre neutre pour l’organisation des élections entre autres. Aucun des points ne sera satisfait. Pour cette fois-ci, l’opposition a décidé de mettre la pression sur le pouvoir en ne prenant pas part à la rencontre entre le ministre de l’Intérieur et les partis politiques prévue ce matin à 10 h, à la Direction générale des élections.

bgdiop@lequotidien.sn