En Guinée, les élections pourraient se tenir fin décembre, avec un an de retard, affirme le président de la Commission électorale, la Céni. Mais pour les commissaires issus de l’opposition, ce délai n’est pas tenable, ce qu’ils ont fait savoir pour la première fois publiquement.

En Guinée, le Premier ministre Ibrahima Kassory Fofana poursuit ses consultations sur demande du président de la République pour sonder les institutions, les partis politiques et la société civile au sujet d’une nouvelle Constitution.
Malgré le boycott de la quasi-totalité de l’opposition et de la société civile réunies au sein du Front national de défense de la Constitution, Ibrahima Kas­sory Fofana a rencontré le 16 septembre les représentants du Rpg, le parti au pouvoir, et maître Salif Kebe, le président de la Commission électorale (Céni), venu lui proposer une date pour la tenue des Légis­latives.
Deux semaines après le discours présidentiel encourageant des Législatives avant 2020 et six jours après une première rencontre, maître Salif Kebe a proposé une date au Premier ministre. «La date que nous avons pu trouver au niveau de la plénière de la Céni est le 28 décembre 2019, a-t-il déclaré. Le 8 novembre ne pouvait pas être retenu, mais la fin décembre est tenable, je crois.»

Dissension
Cette décision de fixer la date au 28 décembre a été prise à la majorité, a déclaré maître Salif Kebe. Mais quelques minutes plus tard, sept des 17 commissaires de la Céni, issus des partis d’opposition, s’en sont désolidarisés dans une déclaration commune.
«Techniquement, on ne peut pas faire des élections convenables dans ce délai-là, a affirmé Mamadou Bano Sow, vice-président de la Céni. Il a tenu à faire ces élections en décembre parce que ce sont les instructions qu’il a reçues. Le danger pour nous est que si demain on lui demande de donner tel résultat, il donnera ce résultat-là.»
Il accuse également le président de gérer seul le site central de l’institution et d’imposer un système de formulaire pour vérifier les électeurs sans données biométriques.
Maître Salif Kebe promet que la révision du fichier électoral sera «totale» et se fera en 45 jours.
rfi.fr