Me référant au décret n° 2012-1314 du 16 novembre 2012 rappelant que le Sénégal a eu recours à la création d’agences d’exécution dans certains segments de l’Administration publique en vue d’améliorer l’efficacité et la qualité du service public.
L’Office national des pupilles de la Nation (Onpn) est ainsi passé agence d’exécution en 2012 par le décret 211-2012 modifiant et remplaçant le décret n° 2008-1339 du 13 novembre 2008.
Aujourd’hui, je voudrais inviter les autorités chargées de la restructuration des agences à ne pas oublier l’Onpn dont le nom (Office) n’indique pas le statut (Agence).
Le budget de cette agence est consacré, pour l’essentiel, au fonctionnement (salaires, véhicules, des membres du Conseil de surveillance et abus de recours aux Drp). La cible ne dépasse guère une cinquantaine de pupilles mineures et en 2021, il n’y aura plus de pupilles mineures (orphelins du Diola, accident maritime en septembre 2002).
D’ailleurs, le Directeur général a essayé de jouer aux équilibristes en augmentant les allocations trimestrielles passées de 60 000 à 150 000 francs Cfa pour chaque pupille. Cette allocation pourrait atteindre 300 000 francs par trimestre vu la réduction progressive des orphelins mineurs.
Je pense que l’Office des pupilles, sous la tutelle technique du ministère de la Femme, de la famille, du genre et de la protection des enfants pourrait être intégré dans une bonne perspective d’efficience, à la Délégation générale à la protection sociale et à la solidarité nationale (Dgpsn).
En effet, la prise en charge des pupilles se limite, aujourd’hui, au transfert de ces allocations précitées.
La Dgpsn joue aujourd’hui un rôle leader, dans les transferts sociaux en Afrique avec les Bourses de sécurité familiale. En plus, l’approche holistique et familiale bénéficierait plus aux pupilles et veuves. En effet, les pupilles devenues majeures pourraient y bénéficier d’un suivi plus prégnant.
Cadre de cette Administration depuis 2009, je me sens dans l’obligation de partager avec vous l’absence de matière de travail et de l’inexistence d’activités significatives et pertinentes. Pour preuve ; cette agence ne compte aujourd’hui ni psychologue ni travailleur social compétents devant s’occuper du suivi psychosocial qui était fortement recommandé par les textes législatifs et réglementaires le régissant au bénéfice des orphelins du Diola.
En plus, l’axe 2 du Plan Sénégal émergent (Pse) portant sur le capital humain a clairement défini les objectifs stratégiques du gouvernement en matière de protection sociale. Dans sa déclinaison, tout programme ou projet devrait apporter une contribution déterminante dans l’atteinte. Ce qui n’est, malheureusement, pas le cas avec l’Onpn qui verse des allocations à quelques dizaines d’enfants, de menues actions loin de pouvoir influer à des niveaux d’échelle.
C’est la seule agence d’exécution sans Secrétaire général et sans Directions sectorielles pour attester, s’il en est encore besoin, de la vénalité et de l’urgence corollaire de redéployer cette Administration.
Une Direction, une Division ou même un Bureau dans une plus importante administration aurait suffi pour s’acquitter beaucoup plus efficacement des tâches de prise en charge de quelques dizaines de pupilles pour un budget qui tourne autour d’un demi-milliard.
Il est vrai que quelques orphelins d’enfants de fonctionnaires et paramilitaires décédés sont déclarés pupilles de la Nation mais doublement pris en charge par l’Etat sachant que des allocations sont versées avec le système des pensions d’une part et celles de l’Onpn d’autre part.
Se pose, ainsi, un problème réel d’efficience et d’efficacité dans ce programme social qui devient finalement un superbe gaspillage de ressources.
Abdoulaye Sene DIALLO