L’ouverture de la 5ème édition du Festival international soninké a été présidée hier par le président de la République, Macky Sall, au stade Iba Mar Diop. C’était en présence d’autres invités de marque dont l’ancien Président par intérim du Mali, Diocounda Traoré, et son compatriote, Ismaïla Cissé. Et d’ici à dimanche prochain, date de clôture des festivités, les activités vont tourner autour du thème, «Wagadou 1er empire ouest-africain, hier, aujourd’hui et demain».

Le stade Iba Mar Diop a été hier le point de départ des festivités de la 5ème édition du Festival international soninké. Ce rendez-vous culturel, organisé chaque deux an dans un pays, a démarré par l’exécution de l’hymne national sénégalais en langue soninké. Elle a été suivie par le défilé des délégations venues de l’Angola, des Etats-Unis, de la Guinée Conakry, du Congo Brazzaville, du Mali, de la Mauritanie, de la Gambie pour ne citer que celles-ci. Sans oublier le passage des troupes des villes et villages de l’intérieur du Sénégal. Le temps d’une soirée festive, les facettes de la culture soninké ont été montrées au public venu nombreux. Des gradins du stade à la pelouse où des tribunes ont été installées pour les hôtes de mar­que, l’habillement aux couleurs traditionnelles était visible partout. Les Gambiens ont séduit l’assistance avec leur danse acrobatique longtemps pratiquée en milieu soninké.
Le sexagénaire Moussa Ndiaye, malgré son âge, a montré à la jeune génération ce qu’est hier. A la tête de la délégation de la commune de Bokidiawe dans le fouta, lui et ses hommes ont réveillé la danse qu’on appelle «dougou dégué», en soninké. Et d’après le vieux, cette danse était jadis réservée aux initiés à leur sortie de la circoncision. «A l’heure où la déferlante de la mondialisation a fini d’envahir nos pays, nos communautés et nos familles en nous imposant à la marche forcée, la diffusion de modèle stéréotypé, nous ne devons pas oublier d’où nous venons. Nous ne devons pas oublier ce que nous sommes», recommande Macky Sall. Et le président de la République de renchérir : «Nous devons persévérer les valeurs de culture et de civilisation qui font la force de notre identité culturelle si nous ne voulons pas être noyés dans la standardisation des modèles de pensée, d’action et de comportement. Il ne s’agit ni d’un rejet de l’autre ou de la modernité, ni d’un repli identitaire, ni d’un communautarisme mal placé. Il s’agit d’afficher et d’affirmer ce que nous sommes.»
Par ailleurs, le président de Wagadu djida, Idrissa Diabira, a salué les délégations qui ont honoré de leur présence à l’édition de Dakar. Diocounda Traoré, ancien Président par intérim du Mali, et son compatriote, Ismaïla Cissé, ancien président de la commission de l’Uemoa, Diadié Soumaré, président du Fiso, Cira Diallo, miss soninké France, et d’autres invités étaient tous de la partie. L’artiste vedette de la communauté, Demba Bilaly Tandian, et Djiby Dramé n’ont pas également raté l’événement. La fête se poursuit avec des panels, des conférences, des expositions, des débats autour du thème général «Wagadou 1er empire ouest-africain, hier, au­jourd’­hui et demain».
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