César Aoute Badiate est revenu sur la rumeur annonçant son décès. Le chef armé du Mouvement des forces démocratiques de Casamance, une région qui se trouve dans le sud du Sénégal (Mfdc) a tenu à préciser dans un entretien accordé au quotidien Source A qu’il n’a pas « peur de la mort car, en bon Chrétien, j’ai foi au Christ et je sais que mon tour viendra. Mais, pour le moment, je souhaite des prières de tous pour me lever de ce lit d’hôpital et dire à tous ma part de vérité dans le conflit casamançais ».

Des sources proches de son entourage ont informé que César Aoute Badiate doit être transféré au Portugal pour se faire soigner. Son état de santé s’est considérablement dégradé ces derniers jours. Actuellement, il est dans un hôpital militaire au Guinée Bissau.

«Mon souhait est qu’il (Macky Sall) prenne en compte les aspirations de tous les Sénégalais. Me concernant, je ne sais pas si je serais encore en vie pour constater ce que le Président Sall fera, mais je crois sincèrement que la question de la paix globale en Casamance doit être inscrite dans son agenda. Certes, il existe une accalmie et nous nous en félicitons, même si je considère que ma faction fait l’objet d’un certain mépris. Autrement dit, on aurait rendu à César ce qui lui appartient » a-t-il déclaré.

Leader d’une des branches armées du Mouvement des forces démocratiques de Casamance (Mfdc), le «commandant » s’est illustré notamment lors de l’offensive menée en 2006 contre l’autre chef de guerre, Salif Sadio. D’ailleurs, aidé par feu Ismaïla Magne Diémé et l’armée bissau-guinéenne, il avait réussi à bouter son adversaire hors de ses bases, l’obligeant à se réfugier en Gambie.

César Atoute Badiate a aussi orchestré l’enlèvement des 12 démineurs de la compagnie sud-africaine Mechem le 3 mai 2013. N’empêche, il est considéré comme un combattant modéré qui a toujours prôné le dialogue avec l’Etat du Sénégal, afin de trouver une solution pour ramener la paix définitivement en Casamance.

Le Mouvement des forces démocratiques de Casamance (Mfdc), créé en 1947, a d’abord été un parti politique, avant de devenir, à partir des années 1980, un mouvement indépendantiste de Casamance, une région enclavée dans le sud du Sénégal, et ethniquement essentiellement composé de Diolas, ethnie majoritaire dans la région de Ziguinchor mais minoritaire dans toute la Casamance compte tenu des régions de Kolda et Sedhiou.

Le MFDC – dont est issu le mouvement indépendantiste apparu en 1982 – a été créé par des leaders casamançais tels que les Diolas Émile Badiane et Victor Diatta ou les Peuls Ibou Diallo et Édouard Diallo.

A la mort de l’abbé Diamacoune, le MFDC n’a plus de leader charismatique et le mouvement se fragmente en de nombreuses ailes politiques et militaires de faible envergure