En Assemblée générale ce week-end dans la Cité du Rail, l’Amicale des travailleurs de l’électricité (Ate), qui regroupe quelque 650 prestataires de la boite, se dit «délestée» de ses droits. «Nous travaillons depuis une dizaine d’années à la Senelec sans être recrutés. C’est une injustice que les prestataires sont en train de vivre au sein de l’entreprise», a dénoncé Timothée Coly, coordonnateur de l’Ate qui, devant les délégations de l’amicale venues de toutes les régions du Sénégal, a réclamé «la régulation de tous les prestataires de la Senelec au niveau national». Il a expliqué, «à la suite de notre rencontre avec la direction, nous pouvons dire que nous ne sommes pas satisfaits, parce que par manque de considération lors de ce rendez-vous, la direction nous a mis en rapport avec une personne qui se dit conseiller du Directeur des ressources humaines (Drh), une dame dont on ne connait même pas la fonction dans la direction, et avec certains juristes. Ils nous ont proposé de nous déverser dans un Groupement d’intérêt économique (Gie), comme celui dénommé : «Equipement Lakhat», qui est une entreprise qui vient de naitre à la Senelec, dont la société a signé des agreements. On lui a même confié des branchements des compteurs, les coupures, les présentations et la relève. Et nous savons que ce Gie a été créé par des agents retraités». Le prestataire s’est indigné : «Ils sont en train de donner des faveurs aux retraités au détriment de ces jeunes gens qui sont derrière moi».
M. Coly a ajouté : «C’est ça leur plan d’actions. Mais nous leur avons dit que l’objectif de cette amicale n’est pas d’intégrer des Gie, mais la régularisation de tous les prestataires au niveau national». Le coordonnateur de l’Ate s’est indigné et exclamé : «Nous ne pouvons pas concevoir qu’on puisse exploiter une personne pendant des dizaines d’années, et quand cette personne demande de l’embaucher, vous dites que vous ne la connaissez pas, comme le soutient le Drh, qui d’ailleurs, dans sa réponse après notre sortie de Kaolack, a signalé que ‘’la Senelec est un bien public’’». Non, a indiqué Timothée Coly, «la Senelec est une entreprise parentale, elle n’est plus une entreprise publique. Parce que dans cette société, quand vous n’avez pas de parents qui travaillent dans la boite, on ne vous embauche pas». Il explique : «Il y a un système de monarchie qui est pratiqué dans l’entreprise, une système qui ne veut signifier rien d’autre qu’un agent, à l’âge de la retraite, amène son fils. Et ce dernier embauché, fait recruter son neveu…ainsi de suite». En d’autres termes, selon lui, «la Senelec a été créée pour une famille».
Au même moment, a indiqué le coordonnateur de l’Ate, les prestataires se tuent à la tâche. «Combien de cas de fraude les prestataires dévoilent à la Senelec chaque jour. Des primes de fraude qui devraient être payées à ces prestataires mais que la Senelec n’honore pas. C’est de l’injustice. Aujourd’hui le Drh, qui laisse croire qu’il ne va pas accepter par de fortes pressions de gaspiller cet outil qu’on lui a confié, gaspille son énergie à faire croire à ses supérieurs qu’il n’y a plus de prestataires. Il a responsabilisé des personnes qu’il a dispatchées dans les différentes délégations qui existent au niveau national, pour un démembrement de tous les prestataires. Ces personnes ont pour rôle de contrôler d’abord le personnel, mais aussi de dire aux prestataires que vous n’êtes pas des prestataires et vous n’avez pas le droit d’être embauchés par la Senelec encore moins de porter sa tenue, ni de toucher à ses machines».
Timothée Coly va aussi s’en prendre au Directeur général de la Senelec, Mouhamadou Makhtar Cissé : «Nous ne pouvons pas l’exclure de cette situation parce qu’il est le Dg et il connait toute la situation que nous sommes en train de vivre. Il ne peut pas dire qu’il n’est pas au courant de ce qui se passe dans sa société.» L’Ate menace d’intensifier leur combat si une réponse n’est pas apportée à leur demande. Elle a aussi pris à témoin le chef de l’Etat Macky Sall, à qui l’amicale demande d’aider «ces jeunes et ces pères de famille». Coly indiquera : «Quand le président avait été ministre de l’énergie, il avait recruté tous les temporaires de la Senelec. Nous lui demandons de faire de même pour les prestataires, comme il a décrété 2018 ‘’Année sociale’’.»

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