Les femmes des villages de Diakhaba et Bembou, dans la région de Kédougou, s’engagent à multiplier la production du fonio cette année. Elles l’ont fait savoir le week-end dernier lors du lancement des activités de la machine à décortiquer le fonio dans leurs localités respectives par le coordonnateur du Projet de diffusion à grande échelle de ladite machine, Sanoussi Diakité, et financé par le Fonds national de recherche agricole et agroalimentaire (Fnraa).

L’heure de la relance de la culture du fonio a sonné dans les villages de Diakhaba et Bembou dans la région de Kédougou. En cause, la distribution à grande échelle de la machine à décortiquer la céréale dont ils ont bénéficié. Le week-end dernier, lors du lancement des activités de cet équipement dans les deux localités par le coordonnateur du Projet de diffusion à grande échelle de ladite machine, Sanoussi Diakité, les femmes ont décidé de doubler leur production annuelle. «Diakhaba est une terre de culture du fonio», informe Goundo Sadiakhou, présidente des femmes du village. Selon elle, «on avait fini par délaisser la culture du fait du dur travail que cela demande». Mais, rassure-t-elle, «avec l’arrivée de la machine à décortiquer le fonio, on va non seulement relancer sa production, mais on va la booster en cultivant le double de ce qu’on faisait». La présidente des femmes de Dia­khaba en charge de la machine d’indiquer que «le manque de matériel a été un handicap pour elles afin de promouvoir la culture de cette riche céréale». Em­bouchant la même trompette, Kémokho Dan­fakha déclare que «cette machine vient mettre un terme à la souffrances de nos femmes» dans la production du fonio. Ainsi, promet-il, les femmes auront le soutien des hommes pour les accompagner à produire et à se nourrir localement.
C’est le même constat au village de Bembou ou les femmes se sont massivement mobilisées pour fêter le lancement de leur outil de travail. Au nom des femmes, Bata Danfakha soutient aussi que «c’est une nouvelle ère pour les femmes de Bembou et des localités voisines». En effet, dit-elle, «le travail du fonio nécessite beaucoup d’efforts. Jusque-là, on le faisait traditionnellement avec un mortier et un pilon pour décortiquer la céréale. Un travail fastidieux qui demande beaucoup d’énergie». Elle s’est ainsi réjouie, au nom de ses camarades, de la présence de la machine qui «va entraîner beaucoup de changements, tant au niveau social qu’économique». A Bembou, les femmes se sont également engagées à utiliser la machine à bon escient et à accroître leur production. Grâce à la machine, les femmes des deux localités entendent développer des activités génératrices de revenus et mettre en place un comité de gestion pour une bonne gestion de l’engin.
A cet effet, dira Goundo Sadia­khou, «nous allons travailler et acheter une autre machine par nos propres moyens» pour davantage développer la production du fonio dans notre village. L’occasion a été saisie par le coordonnateur du projet, Sanoussi Diakité, pour procéder à des démonstrations sous le regard des populations. Il ne suffit que de quelque huit minutes à la machine pour faire le décorticage et produire du fonio débarrassé de toute impureté. S’adressant aux bénéficiaires, le sieur Diakité a rappelé que ce geste participe à la fois à la relance de la production du fonio et à l’atteinte des objectifs du chef de l’Etat relatifs à l’autosuffisance alimentaire. Il a exhorté les femmes à bien utiliser leur joyau et à travailler à le fructifier davantage.