Le village de Saré Liw, situé dans l’arrondissement des Agnam, commune de Dabia, est plongé depuis samedi dans la consternation suite au tragique accident qui a emporté six de ses fils, tous membres d’une même famille. Une délégation conduite par le gouverneur de la région de Matam a assisté à la cérémonie funèbre hier.

C’est une fin dramatique : 6 personnes, membres d’une même famille, sont décédées lors d’un accident survenu dans la nuit du samedi au dimanche sur la route de Ranérou. Il s’agit de Moussa Solane et son épouse Adja Guèye, Awa Solane et son bébé de 3 mois, Adama Solane et Pape Ndom. L’accident s’est produit non loin de Ranérou samedi. Le véhicule des victimes était en provenance de Kaffrine où elles s’étaient rendues la veille pour assister à un «tour» de famille et renforcer les liens avec leurs proches. Ils étaient à bord d’un pick-up dont le chauffeur voulait éviter un âne. Durant la manœuvre, le véhicule est entré en collision avec un camion en direction de Dakar. Aucun des occupants du pick-up n’a survécu au choc avec le camion qui transportait du phosphate, si l’on en croit un membre de la famille Solane de Saré Liw.
C‘est une localité perdue dans le Diéry, arrondissement des Agnam, située à quelque 25 kilomètres de Thilogne. Elle s’est réveillée diman­che matin pour pleurer ses morts avant de procéder à la récupération de leurs corps à la morgue de l’hôpital d’Ourossogui pour l’inhumation tard dans l’après-midi du dimanche en présence des autorités administratives de la région dont le gouverneur, Oumar Mamadou Baldé, accompagné du préfet du département de Matam, du sous-préfet de l’arrondissement des Agnam, des services de la police et de la gendarmerie et des sapeurs-pompiers. Sous la conduite de M. Oumar Mamadou Baldé, tous les services se sont mobilisés pour apporter leur soutien et réconfort aux populations de Saré Liw, figées dans la tristesse et l’incompréhension. Bien sûr, c’est une grande perte et une douleur incommensurable pour un village qui a enterré ses six fils dans un élan de solidarité. Ainsi va la vie !
Il faisait 17 heures lorsque la délégation, conduite par le gouverneur de région, est arrivée à Saré Liw. Le village était plongé dans un silence profond. Tous les habitants étaient réunis à la grande mosquée pour la cérémonie funèbre. Vers 18 heures, un groupe d’individus en ordre serré est apparu dans la foule, psalmodiant des chants religieux de Cheikh Al Islam, Cheikh Ibrahima Niass. De loin, on attendait des «Allah la illa hailallah», répétés en chœur par les parents des victimes pour implorer le pardon de Dieu. Dans un moment si tragique, la présence du gouverneur qui a facilité les formalités administratives est un baume au cœur pour la famille des disparus. Chez eux, la perte est incommensurable : Un membre de la famille Solane décrit son frère Moussa avec des mots teintés de tristesse. Il dit : «Moussa était un grand soutien pour nous. Il était émigré en Italie. Il est revenu au pays en décembre dernier. Il devait retour­ner en début mars, mais Dieu en a décidé autrement.»
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