Le jeune A. Ba, né en 1996, pourrait avoir de la baraka en ce mois de Ramadan. Condamné à 10 ans de prison ferme en première instance pour agression sexuelle sur une fillette de 3 ans, la chance semble lui sourire. Hier, devant la Cour d’appel de Dakar où il a réitéré ses dénégations, le Parquet général a requis la relaxe au bénéfice du doute. La décision sera rendue le 19 juin.

Le chauffeur A. Ba pourrait recouvrer la liberté le 19 juin. Jugé en première instance pour «agression sexuelle» sur une fillette de 3 ans, il a été condamné à 10 ans de prison ferme. Une décision qu’il a contestée en interjetant appel. «Je n’ai pas abusé de cette fillette», a-t-il répété au juge. Etant engagé dans une garderie d’enfants comme conducteur, son travail, dit-il, ne se limite qu’à assurer le transport des enfants de leur maison à l’école et vis-versa. Mais en aucun cas il n’a jamais touché cette fillette qui se met toujours derrière la voiture, parce qu’elle descend la dernière.
Pourtant, ces dénégations contrastent bien avec les déclarations de la mère de la victime. Selon cette dernière, c’est en lavant sa fillette que celle-ci lui a refusé de toucher à ses parties intimes parce qu’elles lui faisaient mal. Et après avoir constaté des rougeurs, elle lui a demandé le nom de la personne qui l’a blessée. Et la petite de répondre que c’était Thierno.
Après la conduite à l’hôpital de la supposée victime, il n’a pas été révélé de perte de l’hymen, mais que des rougeurs sur son sexe. Non satisfaits de ce résultat, les parents ont conduit leur enfant vers une autre structure sanitaire où le sachant a fait état de déchirures profondes et de perte hyménale ancienne. La contradiction qui existe entre les deux certificats médicaux semble plaider en faveur du prévenu.
Pour l’avocat de ce dernier, il ne peut pas avoir deux résultats différents pour cette affaire. Me Tall dit que son client a été accusé à tort. Il reste persuadé que la jeune fille n’a pas été agressée sexuellement. Ces rougeurs, soutient-il, peuvent être dues à l’effet des couches qu’on met à ces enfants. Mieux, l’avocat estime qu’il n’y a aucune preuve matérielle qui permet d’asseoir la culpabilité de son client. C’est pourquoi il a demandé l’infirmation de la première décision avant de plaider la relaxe pure et simple au principal, et au bénéfice du doute à titre subsidiaire.
De l’avis du Parquet général, les deux certificats médicaux, qui ne sont pas parvenus au même résultat, attestent qu’il y a un doute. Et celui-ci profitant au prévenu, il a requis la relaxe au bénéfice du doute.
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