«Le Cadre de réflexion et d’action sur le foncier au Sénégal (Crafs), est convaincu de la nécessité de parachever la réforme foncière pour un développement économique et social durable de notre pays. Le Crafs sollicite la bienveillance de son Excellence le président de la République du Sénégal, à relancer le processus et à permettre son bon déroulement jusqu’à sa finalisation conformément à la volonté réelle qu’il a toujours affichée pour cette réforme», a déclaré, Babacar Diop, membre de ladite fédération d’organisations non étatiques, devant la presse, au terme d’un atelier national d’échange sur la gouvernance foncière au Sénégal. Au cours de cette rencontre, les acteurs du foncier sont largement revenus sur «la volonté du président de la République, dès son accession au pouvoir, de procéder à une Réforme foncière». Une volonté matérialisée par la création par décret n° 2012-1419 du 6 décembre 2012 d’une Commission nationale de réforme foncière (Cnrf). Ils ont évoqué la coïncidence de cette volonté avec la dynamique longtemps engagée par la Société civile qui s’est toujours investie pour une meilleure gouvernance foncière dans ce pays. M. Babacar Diop, président de la Fongs, a insisté sur «les efforts consentis par les différentes parties prenantes à savoir l’Etat, la Société civile, les partenaires techniques et financiers, le secteur privé, les élus locaux et tant d’autres, en vue d’une «réforme foncière inclusive et participative» pour parvenir à une législation foncière acceptée et effectivement mise en œuvre». Il rappelle que les organisations de la Société civile, travaillant sur la réforme foncière depuis les années 1990, ont créé le Crafs depuis 2010 pour une meilleure harmonisation de leurs actions. Aussi, la rencontre a été une occasion pour les membres du Crafs, de se rappeler que «dès le début du processus, la Cnrf, l’Etat et la Société civile se sont entendus sur la nécessité de travailler d’abord à l’élaboration d’un document concerté de politique foncière avant de le traduire en textes législatifs et règlementaires ; et que cette orientation a été validée par la plénière de la Cnrf et communiquée au président de la République».

«Processus incertain»
Un processus participatif qui a permis, selon eux, à «la Cnrf de conduire 14 Comités régionaux de développement (Crd), 45 ateliers départementaux et 45 ateliers intercommunaux, soit un total de 108 réunions auxquelles ont pris part quelque 38 000 personnes. De tels efforts ont permis, pour la première fois, l’élaboration d’un document de politique foncière nationale qui identifie la vision et les orientations stratégiques pour mettre le foncier au cœur du développement économique et social du Sénégal». Les membres du Crafs regrettent ainsi, «l’arrêt pour le moment, du processus de réforme depuis la remise du document de politique au président de la République», et font le constat amer que «par décret du 16 mai 2017, la Cnrf a été dissoute plongeant ainsi le processus dans une incertitude profonde alors que les problèmes de gouvernance foncière qui avaient rendu nécessaire la réforme sont toujours d’actualité et s’accentuent davantage». Ils se disent convaincus de «la nécessité de parachever la réforme pour un développement économique et social durable de notre pays», et sollicitent la «bienveillance du président de la République à relancer le processus et à permettre son bon déroulement jusqu’à sa finalisation conformément à la volonté réelle qu’il a toujours affichée pour cette dite réforme».

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