La recherche et l’innovation dans le domaine agricole seront au centre des échanges entre des organisations paysannes et de recherche agricole qui tiennent depuis hier, un atelier sur ces questions. Durant trois jours, les acteurs vont discuter sur comment faire pour que les innovations produites puissent parvenir aux utilisateurs.

Les défis à relever dans le domaine agricole en Afrique de l’Ouest sont encore énormes. C’est pour discuter et échanger sur les moyens de trouver des solutions à ces problèmes que le Réseau des organisations paysannes et de producteurs agricoles de l’Afrique de l’Ouest (Roppa) tient depuis hier, un atelier régional des organisations paysannes et de recherche agricole pour le développement. Cette rencontre, 3ème du genre, organisée par le Roppa, sera une occasion de parler des questions de l’innovation. Selon le vice-président du Roppa, il s’agira de voir «comment faire en sorte que les innovations qui sont produites puissent facilement parvenir aux utilisateurs».
D’après Ibrahima Coulibaly, «si les résultats de la recherche restent dans les stations et dans les laboratoires, il n’y a aucune chance qu’ils puissent contribuer à l’agriculture». C’est aussi dans le cadre de cette recherche qu’il a été «produit un rapport sur l’observatoire des exploitations familiales». M. Coulibaly informe que ce rapport a été produit «sur la base d’un travail régional  qui a permis d’avoir une connaissance plus poussée des problèmes dans lesquels se trouvent les exploitations familiales». Il faut noter que ce premier rapport du Roppa fournit des informations sur le suivi de la campagne agricole et les dynamiques des exploitations familiales, le suivi des dispositifs d’appui conseil paysan, les effets politiques sur les pratiques de suivi des membres des organisations paysannes membres du Roppa.
Le document met également en exergue 9 préoccupations majeures sur l’agriculture. Il s’agira ainsi, pour les participants de cet atelier durant ces trois jours, de répondre aux questions relatives à quel modèle d’agriculture promouvoir, quelle gestion de l’espace et quel aménagement du territoire, comment renouveler les ressources naturelles et anticiper sur le changement climatique entre autres. Le vice-président du Roppa ajoute que cette rencontre permettra de discuter sur comment booster et nouer le dialogue avec les décideurs politiques.
Intervenant sur la recherche de solutions aux problèmes de l’agriculture en Afrique, Dr Niéyidouba Lamien, chargé de programmes au Conseil ouest et centre africain pour la recherche et le développement agricole (Waapp en anglais), soutient qu’ils sont «en train de promouvoir une approche qu’on appelle la plateforme d’innovation». Celle-ci consiste à réunir l’ensemble des acteurs de la chaine de valeur sur des problèmes qui se posent et ensemble essayer de trouver des solutions. «Il s’agit de poser les problèmes que les producteurs rencontrent sur le terrain de manière à ce que les chercheurs puissent y trouver des solutions dans leurs programmes. Et aussi voir les technologies qui sont disponibles pour répondre à ces problèmes», a-t-il expliqué. Concer­nant les technologies, M. Lamien souligne qu’il y a encore des contraintes. «On a un certain nombre de technologies qu’on aimerait adopter à grande échelle mais jusqu’à présent, nous n’avons pas atteint ces objectifs. Une des raisons, c’est que ces technologies ont un coût, les producteurs les aiment mais ils n’ont pas les moyens de les acquérir. C’est pour ça qu’on fait appel à d’autres acteurs pour faciliter l’accès au crédit pour que ces technologies puissent être accessibles», a-t-il expliqué.
Présidant cette rencontre, le directeur de Cabinet du ministre de l’Agriculture et de l’équipement rural a fait savoir que cet exercice «devra être orienté vers la ponctuation de la recherche par les utilisateurs, les producteurs dans leur grande diversité». Selon Lamine Lo, «c’est en ce moment seulement que nous serons persuadés que les résultats de la recherche sont vulgarisés et les organisations paysannes en sont réellement bénéficiaires».
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