Après l’adoption de la charte de Kilimandjaro, qui tourne autour de 5 points, par l’Union africaine, pour mieux aider la femme à accéder à la terre, une quinzaine d’organisations de la Société civile a voulu mieux harmoniser leur travail. Au terme d’un atelier de deux jours, est née l’Alliance femme et foncier. Ces organisations se sont entendues pour formaliser cette alliance qui regroupe toutes les organisations qui travaillent sur femme et foncier, tout en incluant le ministère de la Femme et les collectivités territoriales. «Cette alliance cherche d’ici 2035, à faire prendre conscience aux hommes et aux femmes de ce pays de leurs droits et devoir en matière d’accès des femmes au foncier, en matière  de sécurisation, de  con­­trô­le et de valorisation de la terre qui est donnée aux femmes. Ça ne sert a rien de faire une délibération et que cela ne soit pas suivi d’un appui qui permette à ce que la femme puisse mettre en valeur ce que vous leur avez donné», a souligné le directeur exécutif de l’institut panafricain de recherche, de formation et d’action pour la Citoyenneté, la Consommation et le Développement en Afrique (Cicodev), Amadou Kanouté, qui a assuré que cette alliance va travailler pour faire en sorte que ces valeurs soient traduites en réalité.
Les organisations ont également identifié des activités à fort impact, comme généraliser l’accès au foncier des femmes dans toutes les communes du pays. «Quant à Foun­diou­gne,  on arrive à faire une délibération à 200 femmes qui accèdent ainsi à la terre, c’est une action à fort impact. Nous voulons que les leviers qui ont permis cela à Foundiougne puissent être  généralisés sur l’ensemble du territoire national. Nous ciblons les 557 maires de ce pays pour que les droits fonciers des femmes puissent être effectifs», a souhaité Amadou Kanouté.

Un problème de sécurité alimentaire
Même son de cloche du côté des organisations de la Société civile. La Secrétaire générale du Réseau national des femmes rurales, Mme Thérèse Faye, est convaincue  que l’accès  au foncier pour les femmes va permettre de mieux lutter contre la pauvreté.  «On doit faciliter cela pour les femmes car elles représentent  51% de la population. Cette année, 80 femmes à Fandene, 50 femmes à Cherif Lo ont accédé à la terre», a précisé Mme Faye. Quant à la Secrétaire générale de la Fédération nationale des femmes rurales, Mme Geneviève  Manta, elle a déploré la location des terres qui constitue un frein à leur travail. «Cette année pour cultiver, nous avons loué l’hectare à 25 000 francs, ce qui n‘est pas du tout normal. On ne doit pas louer la terre. On doit faciliter aux femmes l’accès parce que la main d’œuvre agricole, ce sont les femmes. Il suffit d’aller dans les champs pour le voir. Si les femme ont accès à la terre, elles peuvent garantir la sécurité alimentaire et elles vont diminuer la pauvreté rurale», a martelé Geneviève  Manta.
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