En prélude à la célébration de l’Achoura, communément appelée Tamkharite au Sénégal, le guide de la communauté chiite Mozdahir a donné son sentiment sur le massacre des Rohingyas en Birmanie. A l’occasion de sa conférence de presse, Chérif Mohamed Ali Aïdara est revenu aussi sur les origines de l’Achoura.

La persécution des  Rohingyas en Birmanie interpelle le guide de la communauté chiite Mozdahir, qui ne peut pas se taire devant la souffrance des milliers de musulmans déplacés vers le Bengladesh. Chérif Mohamed Ali Aïdara s’est exprimé sur le sujet, hier, face à la presse à l’Institut Mozdahir international dont il est le président-fondateur : «Ce qui se passe en Birmanie est triste et regrettable. Nous, on le déplore, mais le problème est qu’aujourd’hui ce n’est pas qu’en Birmanie. Partout dans le monde, les musulmans sont opprimés. Au sein même de la communauté musulmane aussi, il y a certains qui oppriment d’autres.» Il a donné l’exemple du Yémen et du Bahreïn. Le guide religieux a fait cette sortie à quelques jours de la célébration de l’Achoura prévue demain. Chérif Mohamed Ali Aïdara estime qu’«il ne faut pas faire la fête parce qu’elle ne se justifie pas ce jour-là. Tous les gens qui fêtent, demandez-leur pourquoi ils le font. Qu’est-ce qu’ils vont vous dire, c’est le début de l’an. Le début de l’an, on le fête le premier jour de l’an ou la veille, mais pas le 10ème jour». Pour le guide de la communauté chiite Mozdahir, «si vous faites la fête ce jour-là, ça veut dire que vous êtes solidaires à ceux qui ont tué l’imam Hussein». Parlant des déguisements et autres que font certains le jour j, selon lui, il s’agit de «pratiques païennes». A l’occasion de son face-à-face avec les journalistes, le religieux est revenu sur les origines de ce que l’on appelle communément au Sénégal Tamkharit. «Le mois de muharram, c’est un mois de deuil et de tristesse pour notre prophète (Psl), pour la famille du prophète (Psl) et pour tous ceux qui aiment notre prophète (Psl). En réalité, c’est en ce mois que le petit-fils bien aimé de notre prophète a été massacré à Karbala, accompagné de sa famille, ses enfants et ses partisans.» Et d’ajouter : «Nous, pendant le mois de muharram, on ne peut que se souvenir de cet événement douloureux, triste pour notre prophète, mais aussi pour le monde islamique. Parce que l’imam Hussein a quitté la Mecque au début du mois de muharram et a été massacré le 10ème jour du mois de muharram à Karbala, l’actuel Irak, par l’Armée de Yazid.» Selon lui, c’est après ce qu’ils ont appelé une victoire ou encore la vengeance de la famille de Abu Sofiane sur la famille du prophète (Psl) que l’Achoura a été décrétée jour de fête. La communauté Mozdahir est présente, d’après son guide au Sénégal, en Guinée Bissau, en Mauritanie, au Mali, en Côte d’Ivoire, au Burkina Faso, au Niger, au Benin, en Haïti, en France et aux Etats-Unis. Hier, elle a organisé une journée de don de sang à l’institut, sis à Fann Résidence, sur la route de Ouakam.
msakine@lequotidien.sn