Quelques jours après avoir fêté le nouvel An, les Sénégalais ont été émus par le drame de Boffa-Bayotte qui a coûté la vie à 14 personnes. Parties à la recherche de bois dans cette forêt de la Casamance, les victimes ont été sauvagement exécutées. L’enquête menée par la gendarmerie a permis l’arrestation de 16 personnes considérées comme les présumés auteurs de ce massacre.

L’année 2018 a démarré sur une note triste. Le 6 janvier, 14 bûcherons ont été tués dans la forêt de Boffa-Bayotte en Casamance. Les 14 victimes de ce drame ne se doutaient pas qu’en allant dans cette forêt ce samedi-là pour chercher du bois, elles auraient rendez-vous avec la mort ou croiseraient sur leur chemin des assaillants qui leur ôteraient la vie. Revenant sur le film de ce triste événement, la Gendarmerie nationale, dans un communiqué, informait que «le samedi 6 janvier 2018, un groupe de plus d’une vingtaine de coupeurs de bois a été pris à partie par des assaillants armés dans la forêt de Bayotte Est». Une attaque, souligne la gendarmerie, qui a fait «14 morts constatés et 7 blessés et trois personnes qui réussiront à s’échapper indemnes». L’enquête ouverte à la suite de ce drame et les premières auditions effectuaient ont révélé que «les victimes sont tombées dans une embuscade tendue depuis les premières heures du 6 janvier 2018». Tombées dans ce piège, elles «ont été regroupées, couchées par terre et sauvagement exécutées».
Ce drame qui est intervenu à un moment où une certaine accalmie était notée dans cette région minée par une guerre qui dure depuis plus de 30 ans a ému le Peuple sénégalais. Juste après ce drame, le Mouvement des forces démocratiques de la Casa­mance (Mfdc) a été indexé, mais les responsables ont très vite démenti, niant toute implication dans cette affaire. Un sujet sur lequel les autorités ne se sont pas attardées vue sa sensibilité. L’Armée a, après le drame, entamé une vaste opération de ratissage pour retrouver les auteurs de ce carnage et faire la lumière sur cette affaire. Les investigations menées n’ont pas tardé à donner des résultats. Une semaine après le drame, 22 personnes ont été arrêtées. A la suite des auditions effectuées par la gendarmerie, 16 personnes ont été placées sous mandat de dépôt et les 6 autres libérées. Les personnes inculpées sont poursuivies pour quatre chefs d’inculpation «association de malfaiteurs, assassinat, participation à un mouvement insurrectionnel et détention d’armes à feu sans autorisation».
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