Par presse interposée, Messieurs Birahim Seck et Abdoulatif Coulibaly se livrent un débat d’idées vivant à propos du Monument de la Renaissance africaine dont Maitre Abdoulaye Wade en est l’auteur et le réalisateur. M. Seck demande à Abdoulatif Coulibaly de faire l’audit du Monument de la Renaissance dans un contexte de changement de régime et d’hommes à la tête du Sénégal.
En effet M. Birahim Seck , votre surprise de voir Abdoulatif Coulibaly devenir ministre de la Culture et avoir sous sa tutelle ce monument qu’il a historiquement décrié sous l’angle de la bonne gouvernance, ne me surprend guère.
Vous savez bien M. Birahim Seck que les hommes passent et les institutions restent : le Monument de la Renaissance africaine en demeure une. Demain un autre sera ministre de la Culture. Abdoulatif Coulibaly avait bien  fait son travail dans le temps et l’instant d’opposant dans son action quotidienne et perpétuelle de journaliste d’investigation, et confirmé par le rapport de l’Ige 2014 dans sa section gouvernance économique et financière sont marquées, révèle dans beaucoup de secteurs, des pratiques assez éloignées de l’efficacité et de l’efficience. C’est le cas du Monument de la Renaissance africaine ou de multiples violations de la loi s’entrechoquent. «Le financement du Monument de la Renais­sance africaine a été confié à un particulier, en contrepartie d’un paiement en nature, improprement dénommé «dation en paiement».» Pour rappel, la «dation en paiement» est «une opération juridique par laquelle, en paiement de tout ou partie du montant de sa dette, un débiteur cède la propriété d’un bien ou d’un ensemble de biens lui appartenant».
A ce sujet, les investigations menées ont permis de constater de multiples violations :
1/De la loi et une absence totale du souci de préserver les intérêts de la Collectivité.
2/Violations du Code des Obligations de l’Administration et du Code des Marchés publics
3/ Violations des règles sur les mentions obligatoires des marchés.
4/Absence de protection des intérêts de l’Etat
5/ Mauvais choix du mode de financement
6/ Défaillances de la Commission de Contrôle des Opérations domaniales
7/ Conflit d’intérêts.
Aujourd’hui, la culture et ses acteurs sont fiers de ce monument tant décrié dans tous les angles : économique, géographique, religieux, etc.
En effet le Monument de la Renaissance africaine restera pour toujours au cœur des grands   sujets de passion  et continuera de défrayer les chroniques et animer les  causeries.
Le Mra, la Tour Eiffel et la Statue de la liberté sont des œuvres surhumaines qui sortent de l’ordinaire et dépassent l’entendement du communu des mortels.
Mais Monsieur Birahim Seck, savez-vous que la Tour Eiffel avait subi le même sort que le Mra ? D’ailleurs, on l’avait surnommé le monument à scandale et son concepteur Gustave Eiffel avait été traité d’escroc du siècle.
De son inauguration le 31 mars 1889 à nos jours, aucun régime n’a songé à un audit de ce projet incroyable : des chefs d’œuvre architecturaux, des œuvres d’art inestimables. Les œuvres d’art n’ont pas de prix, et leurs réalisations est une course contre le temps et les obstacles de la nature dont l’homme lui-même en est le premier. Donc comment les auditer, même si nous reconnaissons des manquements çà et là ?
Aujourd‘hui ces œuvres sont porteuses de croissance et de plus-value.
Et pourtant le paiement des droits d’auteur aux ayants droit n’a jamais fait l’objet de débats passionnés. Le Président Abdoulaye Wade et Gustave Eiffel n’ont jamais perçu leurs droits d’auteur dans un contexte de bonne gouvernance qui viole les droits de la troisième génération sous le silence coupable de la Société civile.
Je crois au respect de la bonne gouvernance mais aujourd’hui le débat sur le Monument de la Renaissance devrait d’abord être axé sur le reversement des 35% des recettes du Mra au ayants droit : l‘ancien Président du Sénégal, Me Abdoulaye Wade.
Abdoulaye Mamadou – GUISSÉ
Président de l’Observatoire de la musique et des arts du Sénégal (Omart). abdoulayeguisse2014@yahoo.com