Hier, les manifestations pour la démission du Président Ibrahim Boubacar Keïta au Mali ont pris une autre tournure. Il y a eu un mort et plusieurs blessés. L’Assemblée nationale a été saccagée, le siège de la chaîne publique, Ortm, assiégé. La dernière sortie du président de la République n’a pas calmé les ardeurs. Les membres du M5, composé d’une partie de la Société civile, de l’opposition politique et de religieux, réclament toujours la démission de IBK, la dissolution de l’Assemblée nationale entre autres.

Au moins un mort et plusieurs blessés, c’est le bilan des manifestations survenues, hier à Bamako. L’Assemblée nationale saccagée, le siège de la radiotélévision occupée par des manifestants et la chaîne publique, Ortm, a dû interrompre ses programmes. Ces scènes se sont déroulées, ce vendredi, dans la capitale malienne. En effet, les protestataires continuent d’exiger la démission du président de la République, Ibrahim Bouba­car Keïta.
Comme chaque vendredi depuis plusieurs semaines, les Maliens par milliers sont sortis dans la rue à l’appel du Mouvement du 5 juin. Cette organisation, formée par une partie de la Société civile, de l’opposition politique et de religieux dont l’influent imam Mahmoud Dicko, récuse les propositions du chef de l’Etat qui a fait une sortie télévisée le mercredi soir dans le sens d’apaiser les esprits. A l’occasion, le Président IBK a renouvelé sa confiance à l’actuel Premier ministre, Boubou Cissé. Et la rue qui demande la dissolution de l’Assemblée nationale, pour elle, cela ne serait pas juste, car, disent les manifestants, elle priverait de leurs sièges tous ceux qui ont été élus sans contestation.
Selon Rfi.fr, les manifestants, qui se sont rassemblés à la place de l’Indépendance à Bamako, n’ont pas changé de discours. Ils veulent toujours le départ du successeur de Amadou Toumany Touré, qui en est à son deuxième mandat. Sur place, on peut voir des pancartes ou des banderoles sur lesquelles ont peu lire «IBK dégage» ou encore «nous voulons le changement».
Des Forces de défense et de sécurité ont été déployées, notamment sur les principaux axes de circulation, rapporte le média français. Dans le même sillage, les leaders de la contestation ont appelé à la désobéissance civile sur toute l’étendue du territoire. D’ailleurs, dans la dernière résolution du Mouvement du 5-Juin, signée ce jeudi, le mouvement considère la démission du chef de l’Etat comme la priorité des priorités. Et cette revendication initiale avait été mise au second plan dans le mémorandum du 30 juin, selon toujours le site Rfi.fr. Pour sortir de la crise politique, l’opposition proposait alors de nommer un nouveau Premier ministre et de dissoudre la nouvelle Assemblée nationale contestée depuis les Législatives d’avril. Des propositions qui ne semblent pas être à l’ordre du jour à la Présidence. En revanche sur la dissolution réclamée de la Cour constitutionnelle, le chef de l’Etat a proposé une réorganisation de cette juridiction qui fait l’objet de critiques depuis la proclamation des résultats des dernières élections législatives.