Au mois d’octobre 2019, j’appelais dans un article le ministre de l’Intérieur et le ministre de la Justice à travers ces mots : l’Etat doit redoubler d’efforts dans ses missions régaliennes, celles de préserver l’unité nationale et la stabilité du pays. Le contexte géopolitique doit pousser le ministre de l’Intérieur, à travers les renseignements, à tuer dans l’œuf toute tentative de division. Le ministre de la Justice, en ayant en optique la sagesse senghorienne*, doit veiller à l’application stricte de la loi car les forces obscures à l’affût et aux appétits voraces ne se gêneront pas pour exploiter toute faille.
Je réitère le même appel à la suite des propos irresponsables, dangereux et sidérants du député Aliou Dembourou Sow que je condamne fermement car ses déclarations portent atteinte à l’unité nationale et remettent en cause notre volonté commune de vivre ensemble. Je condamne aussi avec force les propos et commentaires qui tendent à stigmatiser tout un groupe ethnique.
Le président de la République est le principal responsable de ce débat autour du troisième mandat. En décidant de faire dans le clair-obscur sur cette question, cher Président, vous alimentez les dérives, les travers et les tensions toute somme infructueux pour notre pays ; de grâce tuez ce débat.
Je remarque que depuis 2000, l’année de notre premier pas de géant consubstantiel à la démocratie qu’est l’alternance démocratique, que l’Etat est orphelin et la République est couchée. Certains analystes politiques soulignent à juste titre l’absence de vrais échanges sur les questions économiques, culturelles, démocratiques… Ils oublient de faire remarquer que nous avons une classe politique au rabais, sans conviction forte ni culture générale établie. Une classe politique sclérosée dans la pensée et désuète dans les actions.
Au sommet, nous avons des politiciens de carrière qui n’ont aucun respect pour l’Etat et aucune fidélité au pacte républicain. Dans l’opposition, nous avons des insulteurs publics et des délateurs entourés d’activistes en mal de popularité alors que les enjeux sont ailleurs.
L’heure est à la création des Think-tanks sur des questions économiques, militaires, sécuritaires, culturelles, géostratégiques… Je m’inscrirais généreusement dans un Think-tank au service de la République et de la Démocratie. Ces groupes de réflexion peuvent enrichir les feuilles de route de nos gouvernements et peuvent orienter nos institutions parlementaires.
Notre responsabilité est d’assurer la transition psychologique nécessaire avec succès vers un Sénégal producteur du gaz et du pétrole. Sommes-nous à la hauteur des enjeux ?
*«L’Etat doit rester ferme sans faiblesse coupable et sans cruauté inutile.»
Hady WANE
Denver, Colorado/ USA
hadywan@gmail.com