L’ancien Président a déclaré à Kaolack que Macky Sall veut rebaptiser l’Aéroport international Blaise en son nom et le menace d’une plainte s’il le fait. Abdourahmane Ndiaye affirme qu’il n’en a jamais été question. Le conseiller politique du président de la République en rit.

Quel commentaire faites-vous de la sortie de Abdoulaye Wade qui menace de trainer Macky Sall en justice s’il rebaptise l’Aibd en son nom ?
Vous allez en faire un héros à vie. A chaque fois qu’il dit quelque chose, ça y est ! Les journalistes, patati-patata. Notre posture ne nous permet de répondre à Abdoulaye Wade pour un «oui» ou pour un «non». Sa stratégie, c’est chercher la surenchère. Il n’a jamais été question de rebaptiser l’Aibd, waxu doff leu (c’est insensé). Si cela ne dépend que de moi que personne ne m’interroge plus sur Abdoulaye Wade. D’abord, je respecte son âge. Je le laisse débiter et délirer, et puis j’en rigole. Parce que ça ne m’ébranle franchement pas. La première dérision, vous savez c’est quoi ? Le comment porter plainte contre un chef d’Etat. Il n’y a pas de disposition ni de tribunal devant lequel il pourrait porter plainte contre le chef de l’Etat. Constitutionnellement, il est le seul Sénégalais qui soit «hors des lois». Il est carrément dit que le chef de l’Etat est pénalement irresponsable des actes qu’il pose dans son exercice. Donc, on ne peut pas le poursuivre. Lui, on ne peut pas le poursuivre, Abdou­laye Wade pour ce qu’il avait posé comme acte, sinon actuellement il ferait 450 ans de prison.

Une partie de l’opposition promet de boycotter le dialogue convoqué par le ministre de l’Intérieur, Aly Ngouille Ndiaye. Est-ce que cela ne risque pas de créer un blocage ?
Si quelques partis viennent, on va discuter avec eux. Parce que ce qu’ils posent comme préalable est pratiquement ridicule. Quand on t’invite à un dialogue, tu dis : «Oui il faut ceci, il faut cela… » En fait, si on répond à tout ce qu’ils posent comme préalable, ce dialogue n’a même pas de sens. Quand le dialogue vient, on vient dialoguer. Personne ne vient s’imposer ni eux ni nous et on prendra l’opinion comme arbitre. Ils cherchent le dilatoire. Ils posent des conditions «inrencontrables» pour pousser peut-être à fausser le calendrier électoral. Les élections se tiendront à temps. Nous voulons des élections consensuelles. On appelle tout le monde sans préalable. Nous n’avons pas dit que nous excluons ceci. Nous incluons tout. Donc, tout ce qu’ils posent comme préalable, qu’ils viennent le poser sur la table et on leur répondra. Leur stratégie est seulement la suivante : ils ne voulaient pas que ce dialogue-là se tienne. Tant qu’on aura des gens qui voudront dialoguer, on dialoguera avec eux parce que nous sommes tous des Sénégalais.

Que vous inspire la démission de Me Madické Niang du bureau de la Commission ad hoc de l’Assemblée nationale devant statuer sur la levée de l’immunité parlementaire de Khalifa Sall ?
Si cela vous surprend, moi ça me fait rire. Mais tout simplement vous l’avez vu poser des conditions à l’Assemblée nationale pour dire que cette convocation est illégale. Et on oublie une chose, je ne voulais pas en parler : Khalifa Sall n’est pas un député emprisonné. C’est un prisonnier devenu député.

Pourquoi alors vouloir enlever son immunité parlementaire ?
Parce que tout simplement le jugement intervient après son élection. En 1993, Mody Sy a été arrêté après son élection. Il a été condamné, jugé sans que son immunité parlementaire ne soit levée. On ne lui a même pas permis de siéger à l’Assemblée nationale. Vous savez qui était le ministre chargé des relations avec les Assemblées ? Il s’appelait Babacar Khalifa Sall.