Sandra Osaigbouo, de nationalité nigériane, risque 3 ans de prison ferme pour les délits d’association de malfaiteurs, d’escroquerie et de complicité de faux et usage de faux dans un document administratif.

Hier, trois prévenus de nationalité nigériane dont une dame ont comparu devant la Chambre correctionnelle. La cause ? Une affaire de faux passeport, de «faux» mariage entre Sandra Osaigbouo et un vieil Autrichien du nom de Otto Moses. Ni lui encore moins sa fille qui a porté plainte n’a été devant le juge. Dans son réquisitoire, le représentant du ministère public est revenu en détail sur les déclarations de la partie civile. En effet, le vieux et la dame se sont connus via le réseau social Facebook. Cette rencontre virtuelle a finalement abouti à un mariage entre les deux partenaires. Pour les besoins de la célébration, Otto Moses a effectué le déplacement à Dakar. L’union fut alors scellée, d’après la femme, devant un pasteur dont elle ignore le nom et en présence d’une dizaine d’invités.
Le vieux a soutenu, d’après le procureur, que la personne vue sur Facebook et celle qu’il a rencontrée dès son arrivée à l’aéroport sont totalement différentes. Pour le maître des poursuites dans cette affaire, il s’agit d’un «mariage fictif à la limite chimérique». Et selon la défense, l’homme a bel et bien rencontré la même personne, le mariage célébré en présence des proches de la femme. Il fut consommé, dit-il, pendant 2 mois. D’après l’avocat, par la suite, le mari est rentré tranquillement dans son pays. Il informe que «c’est sa fille qui a contacté la représentation diplomatique de l’Autriche pour dire que son papa a été séquestré au Sénégal». C’est ainsi que la Division des investigations criminelles (Dic) a été saisie par le consulat. Il renseigne aussi qu’au cours de l’enquête, c’est au total 16 personnes qui ont été arrêtées au départ. Toutes étaient sur les photos du mariage célébré dans un appartement. «Il n’y a pas de faux nom, ni de fausse identité. Ce dossier ne tient à rien. Les faits ne sont pas établis. Ce sont des victimes qui sont là», a estimé le conseiller des prévenus. Il a plaidé leur relaxe pure et simple. Le procureur, lui, est convaincu qu’«il n’est pas contesté qu’ils ont fait venir la partie civile pour un soi-disant mariage. Il y a eu usage de faux nom utilisé par Sandra. Il y a eu des manœuvres frauduleuses qui ont entraîné la remise de plus de 5 mille euros. Les faits sont d’une particulière gravité». En s’appuyant sur des déclarations circonstanciées de la femme, il rappelle qu’un premier mariage a été célébré avec un Suisse. A la barre, elle a nié les faits en parlant de barrières linguistiques au moment de l’audition.
Par ailleurs, elle a reconnu avoir obtenu un passeport avec un faux nom. L’avocat général a requis une peine de 3 ans ferme contre Sandra Osaigbouo, poursuivie pour les délits d’escroquerie, d’association de malfaiteurs, complicité de faux et usage de faux dans un document administratif. Contre Nicholas Enabul­lele, il a demandé 2 mois pour association de malfaiteurs et escroquerie, et 6 mois contre Lucky Sundaye Izekor pour faux et usage de faux dans un document administratif. Délibéré au 22 novembre.
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